Journal d'une jument grise

PROLOGUE:


Quand je revint à moi,j'étais dans un grand box vide,qui constituait une écurie.J'avais très froid;mon nouveau maître ne s'était pas soucié de m'apporter une couverture.En soupirant,mal assurée sur mes pattes ankylosées de froid,je me dirigeait vers l'abreuvoir.Oh non!L'abreuvoir était vide!Ainsi que ma mangeoire.J'étais déjà très maigre,et en plus,on ne me nourrissait pas.Alors,je laissa pendre ma tête,et m'endormis...

CHAPITRE 1:
Ce fut le claquement de la porte de mon box qui me réveilla en sursaut.Un grand homme robuste s'approcha de moi,et,me marmonnant un vague "quoi?",il me versa quelques granulés et remplit le quart de mon abreuvoir.Dès qu'il fut parti,je me jetais sur les granulés et sur l'eau.Malgré cela,mon ventre gargouillait encore.Frissonnante,je passait la tête par-dessus la porte de mon box.Rien d'intéressant,à part cet homme bourru,qui marquait des veaux au fer rouge.Tout à coup,un adolescent d'environ 16-19 ans arriva vers moi avec un lasso,accompagné d'un vieil homme à l'air bienveillant.Il lui dit:
-"Grand-père,c'est ça,la pouliche à débourrer?
-Oui mon petit:cette jument,n'est-elle pas magnifique?
-Si,mais elle n'a pas l'air d'une championne."
Quoi?Ces gens voulaient-ils faire de moi une championne?!
-"Regarde,mon petit,toi qui t'y connais en chevaux,regarde-la et dis moi sa race."
L'adolescent m'observa longuement.C'est vrai que pour l'instant,je n'ai pas fière allure:
mon pelage gris pommelé est moucheté de boue,et,dessous,mes côtes saillent.Ma longue crinière argentée est emmêlée,ornée de brins de paille.Ma queue de la même couleur est crottée,emmêlée avec de la paille.Mes jambes sont tellement maigres qu'on les croirait à peine capable de me porter.Je n'ai aucun muscle.
-"Un Anglo-arabe!"
-"Oui mon petit,pour l'instant,elle n'est pas présentable:panse-la et amène-la dans la carrière"
Après un rapide pansage,j'étais déjà beaucoup plus belle.Me glissant le lasso autour du mon encolure,il m'emmena dehors...

CHAPITRE 2:
Dehors régnait une chaleur étouffante.Voilà ce que je vis:
-L'homme bourru marquant des veaux au fer rouge.
-Un troupeau constitué d'appaloosas qui galopaient.
-Un bel étalon noir qui était allongé à l'ombre.
Un frisson me parcourut lorsque je vis l'homme qui allait me débourrer:grand,fort,air sévère et sadique...
-"Salut,fiston!lança-t-il à l'adolescent.
-B'jour p'pa!Voilà la beauté fatale!fit ce dernier en me donnant une tape amicale.
-Hé,hé!Belle bête."
Cet homme m'examina longuement,puis dit à son fils:
"C'est elle que ton grand-père veut entraîner pour la course?Il est fou!Cette jument pourrait mieux servir à faire des balades aux gamins!!!!Va la mettre dans le pré,avec Eclair,on décidera de son sort plus tard."
Le jeune homme m'emmena au pré,à côté de l'étalon noir.Alors que ce dernier s'approchait de moi,je trembla encore plus.Qu'allait-il advenir de moi?...
L'étalon me regarda d'un air dur,mais se ravisa.Il me dit alors:
-"Que fais tu là?Et qui est tu?
-Euh...répondis-je.Je suis la nouvelle jument de cet homme.Et je...je n'ai pas de nom..."
Il me tourna le dos et se mit à brouter.En soupirant,je me mis à l'imiter.
(...)
Cela devait faire au moins plusieurs heures que j'étais dans ce pré.On avait rentré le bel étalon noir,ainsi que les veaux.Dehors,c'était calme.La lune se levait,et un homme nettoyait la carrière.Je sentis alors mon ventre gargouiller en voyant l'homme grignoter du pain.
Je voulais rentrer,j'avais froid et soif.Mais l'homme ne me regarda même pas.Alors je m'allongeait et m'endormis...

CHAPITRE 4:
Le matin,au réveil,je me sentais si faible que je ne pouvais pas me lever.La tête me tournait.
Et au moment où je réussi à me mettre debout,je tombai et sombrai dans l'inconscience...

C'est très bien écrit

Merci^^
après je ferais que par petits morceaux,parce qu'avec les devoirs,l'administration...etc. j'aurais plus beaucoup le temps

Je comprends...

Quand je me réveillai,j'étais dans mon box.Une petite fille brune d'environ sept ans me caressait le chanfrein.Quand je me levai,elle poussa un cri:
-"Grand-père!Papa!Victor!La jument s'est réveillée!"
En un rien de temps,je me retrouvais entourée par toute la famille:le père,le grand-père,le fils et la fille.
-"Je t'aime,petite jument grise!"me dit la petite fille en me flattant les flancs.Je tournai ma tête vers elle.Elle se mit à rire,puis elle me caressa gentiment la crinière.

-Que tu l'aimes ou pas,fit le père,elle ne sera bientôt plus là.Kevinn viendra la chercher demain.
En entendant ceci,la petite fille se mit a hurler:
-Non!pas à l'abattoir,papa,je t'en prie!Elle n'a rien fait de mal!
L'abattoir!J'avais peur.Mon père n'en était jamais revenu.
-Mets-là avec Eclair.
Après m'avoir mise dans le pré avec Eclair,ils partirent.Eclair me regarda gentiment:
-Je suis désolé...J'ai entendu...
-Je sais,coupais-je.Mais nous n'y pouvons rien.
Il me fit un gros câlin.Je lui donnai un coup de tête amical.

Tu écrit très bien j'ai hate savoir la suite!

Merci,ça me fait plaisir^^
Voilà la suite:

-T'inquiète pas pour moi,lui dis-je,voyant qu'il semblait tout de même affecté.Tu sais où nous sommes?
-Chez le dresseur de chevaux le plus cruel de la région,répondit-il.Si un cheval ne lui convient pas,et qu'il ne souhaite pas le dresser,il l'emmène à l'abattoir,puis il raconte à son propriétaire que le cheval s'est enfui.
Je frissonnais.Puis je lui demandais:
-Pourquoi tu es là,toi?
Il renâcla,puis me répondit,l'air gêné:
-Je ne supporte pas la compagnie des autres chevaux...
-Si tu veux,je peux m'en aller,répliquais-je,déçu que le bel étalon eût dît cela.
Il ne dit rien,puis bégaya précipitamment:
-Non,reste!Je dois t'avouer quelque chose...
Il attendit que je soit attentive,puis me dit:
-En fait,il compte m'amener également à l'abattoir demain.Mais si il voit que l'on s'adapte bien l'un à l'autre,nous seront sauvés!
-TU seras sauvé,tu veux dire!
-Non,répliqua-t-il.Tel que je le connais,il essaiera de me mettre avec d'autres chevaux.Et je les embêterai de nouveau,donc si il voit que tu me calmes,il va te garder,et proposer à mon propriétaire de t'adopter,parce que je sais que tes maîtres t'ont vendue à ce bonhomme...
Je soupirais.Je lui répondit d'un air lugubre:
-Ok...
Puis je m'endormis.

(...)

CHAPITRE 5:
Un hennissement me tira de mon sommeil.Je sursautai.C'était Eclair.Il me chuchota:
-Il arrive!Il faut qu'on soit à côté!
Je me levai d'un coup,et quand l'homme arriva,il resta bouche bée de nous voir nous faire des câlins.Il renversa le seau de grannulés qu'il avait apporté pour nous et partit en hurlant:
-FISTON!!!!FISTON!!LA JUMENT EST AMIE AVEC ECLAIR!!!!!
Bientôt,toute la famille fut réunie autour de nous.Nous mangions les granulés côte à côte,en se faisant quelques câlins de temps en temps.

(...)

Les semaines passèrent,et tout se déroula à la perfection.Mais un jour,Eclair se mit à être sympa avec les autres chevaux,ce qui ne présageait rien de bon...
Un matin,un vieux monsieur à l'air très doux arriva pour récupérer Eclair.Quand il fut dans le van,je murmurais:
-Eclair!Pourquoi ne m'emmène-t-il pas?
-Parce que tu es trop naïve!ricana-t-il.Tu ne croyais pas que j'allais laisser mon maître t'emmener,non?Au revoir,miss.Tu m'enverras une lettre de l'abattoir!
Abasourdie,je le regardai.J'avais aidé à le sauver,et il me crachai à la figure ces mots plus blessants que des couteaux.
C'est alors que le dresseur amena un autre homme,plus grand.Un t-shirt blanc maculé de sang indiquai "Abattoirs Kevinn".Frémissante,je ne put rien faire d'autre que me faire emmener dans le van par cet homme...